vendredi 16 août 2013

Le 53ème anniversaire de l’indépendance du Congo célébré à Djambala


Le 53ème anniversaire de l’accession du Congo à l’indépendance s’est déroulé le 15 août à Djambala (département des Plateaux). Cet évènement national a été célébré avec un impressionnant défilé militaire et civil. Ce défilé militaire a connu la participation de plus de 3000 éléments armés, dont 2800 pédestres, quelques unités motorisés et des mirages des Forces armées congolaises. La fête nationale vient avec le programme dit « Municipalisation accélérée ». C’est ce programme assez atypique, qui fait l’objet de cet article.


Général Okoy
Le président Sassou et le Général Okoy, Chef de l'armée congolaise.
Plusieurs bâtiments publics sont sortis de nulle part dans cette bourgade des plateaux Batékés. La ville de Djambala s’est transformée en un temps record. On a bitumé environs une vingtaine de rues qui relient les 9 quartiers de la ville.  Les travaux se poursuivent pour bitumer 15 autres kilomètres de rue.

Le boulevard ou s'est réalisé le défile de Djambala
Parmi les constructions, nous pouvons citer celui du stade omnisport de Djambala. C’est un stade de football avec une capacité de 7000 places, dans un premier temps, qui a accueilli la finale de la Coupe du Congo 2013 en présence du président Sassou Nguesso. Finale remportée par Ac Léopard de Dolisie face aux Diables-Noirs de Brazzaville (1-0).

La tribune officielle du stade de Djambala
Selon le ministre Jean Jacques Bouya, la capacité du stade de Djambala sera augmentée en fonction des besoins et de l’engouement des populations locales pour le football. Ce qui est nouveau dans ce projet c’est la construction, juste à l’extérieur du stade, de terrains annexes pour la pratique populaire du football et du handball.

C’est déjà une avancée encourageante, car lors des précédents projets de ce type, on a seulement pensé à construire des stades avec tribunes officielles qui ne sont pas adaptées pour l’essor des sports de ces localités. Ce n’est pas tout le monde qui arrive à jouer dans un grand stade, il faut aussi penser au développement des sports de masse.
L’on note aussi la construction de plusieurs infrastructures telles que l’aéroport de Djambala, le palais présidentiel et l’électrification de la ville et les villages environnants.
Sassou Nguesso à Djambala
Sassou passe en revue les troupes avant le défilé.
Cependant, comme il est de coutume, la Délégation générale des grands travaux a fait cavalière seul pour le choix des projets. Le conseil départemental des Plateaux n’a jamais été associé ni consulté pour la construction des ouvrages. Du coup, l’on se retrouve avec un dédoublement d’infrastructures, surtout au niveau des structures scolaires et des centres de santé.

Aéroport de Djambala
La piste de l'aérodrome de Djambala, la vile des tékés.
La municipalisation accélérée n’a pas aussi songé à soulager les souffrances des populations avec la construction des logements dignes et à prix modiques. Par exemple, on a alloué un grand espace de terre aux hommes politiques pour leur permettre de construire un quartier de villas juste à l’entrée de la ville. Une idée qui est venue pour pallier l’absence des structures hôtelières pendant la fête comme ça s’est passé à Kinkala en 2012. C’est une perte d’argent parce que ces villas sont  biens privés et leurs propriétaires n’y retourneraient probablement pas. Pourquoi n’avoir pas pensé à une solution durable, comme la construction des motels qui contribueront à une petite acitivité touristique?
Djambala est une localité qui a vu naitre plusieurs cadres congolais, aujourd’hui résidents de Brazzaville ou de la diaspora. La présence des motels et de petits hôtels de moyen standing auraient pu servir à inciter ses fils de la ville à y retourner le plus souvent.

Les populations autochtones de Djambala ont étés snobés par les autorités du pays
Un autre cas déplorable, c’est le village des autochtones qui se tient à quelques kilomètres de l’entrée de la ville. Les pygmées y habitent dans des huttes d’un autre temps, avec des enfants visiblement mal nourris et en mauvaise santé.

Où est passé la municipalisation accélérée des populations des Plateaux?