mercredi 15 janvier 2014

CHAN 2014: Il faut se relancer après l’échec contre le Ghana


Les « Diables-Rouges » du Congo ont manqué leur entame du tournoi contre le Ghana, sur un petit but malheureux suite à un contre-favorable de Théophilius Anobaah.
Les « Diables rouges » ont manqué d’efficacité et de réussite pour leur tout premier match en Championnat d’Afrique des nations. Ce revers les place d’emblée en difficulté dans le groupe C, vu que la Lybie a aussi battu l’Éthiopie par 2-0.
Malchance…
La lutte entre Congolais(ici, Lorry Nkolo) et Ghanéens c'était "Je t'aime, Moi non plus..."
 
Les occasions les plus dangereuses furent pourtant congolaises avec des tirs non cadrés de Bersyl Obassi (4e) et d’Alain Binguila (6e).  Mais c’est d’abord Lorry Nkolo qui a vu sa puissante reprise repoussée par le portier adverse et le poteau (40e).
Kader Bidimbou en lutte contre le grand défenseur central ghanéen
Kwabina Adusei
 
Dans la foulée, le corner qui a suivi a vu le défenseur Boris Moubio, en lutte avec un défenseur ghanéen, tout proche de marquer  de la tête. Le ballon rebondit en effet sur le poteau. Le même Moubhio la repris pour manquer l’immanquable à un mètre de la cage pourtant vide.
Nkounkou Moïse et Hardy Binguila ne veulent pas lâcher le ghanéen Boateng
La malchance n’était pas que du côté offensif, puisque les « Black Stars » ouvrent finalement le score suite à un choc de pieds entre l’attaquant ghanéen Théophilius Anobaah et Léonce Andzouana Mbila (35e). La balle produit un contre-favorable pour le Ghanéen et  lobe Gildas Mouyaki  trop avancé : 1-0 pour le Ghana.

…et manque d’efficacité offensive 

Les attaquants congolais Lorry Nkolo, Obassy Bersyl et Bhebey Ndey ont été trop discret  dans la rencontre, surtout en première période. Il y’a eu beaucoup d’activité de la part des milieux Binguila et Nkounkou. Mais les attaquants doivent suivre aussi pour apporter la percussion qui amène le danger et le but.
Ankira(en rouge) a eu fort à faire contre Boateng du Ghana.
Le match de la dernière chance pour le Congo se jouera ce vendredi 17 janvier à Mangaung face à l’Éthiopie. Il va falloir que le coach Sebastien Migné apporte les corrections nécessaires pour que cette première participation au CHAN ne vire pas à la déception.
Nkounkou Moïse(Étoile du Congo) a été l'une des révélations du championnat congolais de 2013.
 
Déjà, il est clair que contre les Ethiopiens on a besoin de plus de robustesse au milieu. Au lieu d’utiliser  trois attaquants, dont deux ne seront d’aucun apport dans le jeu, il serait préférable de revenir au bon 4-4-2 classique.
Bissiki Magnoleké en lutte pour contrôler le ballon.
L’entrée en jeu de Lakolo pour épauler Ankira dans la récupération sera primordiale. Contre le Ghana, Ankira était le seul à faire le sale boulot, puisque Binguila et Nkoukou n’ont pas le physique pour ça.

dimanche 12 janvier 2014

CHAN 2014 : les enjeux pour le Congo


A quelques jours du coup d’envoi du 3e CHAN au Cap, il nous revient l’honneur de faire un survol rapide sur la préparation et l’état d’esprit des « Diables-Rouges » pour ce premier grand rendez-vous. Nous verrons aussi le rapport des forces en présence dans le groupe du Congo, qui est qualifié par plusieurs experts comme le groupe de la mort.

Pour le volet préparation, nous ne pouvons pas dire que nos représentants ont été mis dans les meilleures conditions. La sélection locale  a effectué sa mise au vert à Brazzaville, au stade annexe du CNFF. Elle n’a pas bénéficié d’un stage à l’étranger, ni de rencontres amicales. On aurait souhaité voir cette équipe livrer quelques rencontres amicales, dont au moins deux contre des sélections nationales. Le groupe est très difficile (Nous y reviendrons un peu plus loin). Pourtant, on n’a pas eu de la peine pour dépenser beaucoup d’argent pendant la campagne des éliminatoires du mondial, avec les résultats que l'on connait tous.

Le CHAN 2014 représente le seul grand évènement sportif que le Congo attend avant la coupe du monde. Si ça pouvait servir de stimulant pour redonner un peu de sourire aux Congolais, après le fatidique match de Niamey, ça serait une bonne chose. En plus, c’est un tournoi qui pourrait servir de tremplin vers d’autres compétitions et même des opportunités de carrières pour nos meilleurs joueurs locaux.

Anyway, les jeux sont faits. Plus rien ne va plus, il faut donc sortir les cartes pour jouer notre grosse mise dans une semaine, lorsque le Congo affrontera le Ghana à Mangaung en Afrique du Sud.


Les adversaires du Congo


Le groupe est très difficile et imprécis. N’importe qu’elle de ces 4 équipes peut couler tout comme remporter ce groupe. En partant, il faut préciser que les données du football africain amateur n’a rien à voir avec le football classique que nous connaissons tous avec les professionnels et tout le tollé médiatique qui y va avec. Donc on oublie les classements FIFA/Coca-Cola pour un moment et on repart à zéro, comme au tout début dans les années 70.

Le Ghana est le premier adversaire du Congo et, à mon avis, le plus prenable des trois adversaires. En plus, comme dans tout premier match de ce genre de tournoi court, il est impératif d’aborder ce match pour l’emporter. À ce moment, l’on pourrait regarder la suite de la compétition avec optimisme.

C’est vrai que sur le plan footballistique, le Ghana est le pays qui possède le plus fort potentiel africain quand on combine talent brut et qualité de footballeurs. Mais ses locaux souffrent de la place trop importante qu’occupe la grande équipe des Black Stars sur l’échiquier national. Surtout dans l’année où se joue le mondial, le public ghanéen ne suit même pas ce qui se passe avec cette formation des locaux.
Le Ghana
D’ailleurs, on se souvient lorsqu’ils avaient déclaré forfait pour la première édition de 2009, sous prétexte de mieux se concentrer pour la qualification du mondial 2010. Après des virulentes critiques de la CAF et des autres pays, ils se sont ravisés et ont finalement pris part aux éliminatoires de ce CHAN 2009. Mais il s N y accordent pas plus d'intérêt que ça.

Pour 2014, ce qui pourrait se passer est de voir deux ou trois fortes individualités de cette formation se battre pour taper dans l’œil du sélectionneur national en vue d’une place pour le Brésil. C’est la seule véritable motivation de ces locaux ghanéens. Ils vont essayer de se sur motiver pour attirer l’attention des médias ghanéens. Mais comme toujours, dans ce genre de scénario en Afrique, cela amène à un jeu personnel et désordonné; chacun cherchant à faire cavalier seul.

Le travail du staff technique congolais consisterait donc à identifier clairement ces deux ou trois joueurs du Ghana susceptibles de participer au mondial, afin de les soumettre à un marquage rigide. De cette manière, il serait plus facile de contrôler et de battre le Ghana.

Éthiopie

Voilà l’une des belles formations africaines du moment. Depuis 2011, sous la houlette du coach Sewnet Bishaw, elle aligne des performances incroyables. Participation à la CAN 2013(toujours en Afrique du sud) et à un pas de se qualifier au mondial du Brésil. Cette formation locale est presque la même qui était à la CAN 2013. Ils jouent ensemble depuis longtemps et ils s’entendent très bien dans le jeu.

Les Ethiopiens sont des footballeurs très techniques et endurants; ce qui risque de causer beaucoup de problèmes aux défenseurs congolais qui sont très vulnérables dans le un contre un. Comme ça ne suffit pas, elle recevra un soutien indéfectible de la forte communauté éthiopienne résidant en Afrique du Sud. On va dire qu’elle évoluera presque à domicile lors de ce tournoi.

Les bouillants dans éthiopiens
Mais détrompons-nous, car même si l’Éthiopie séduit dans son jeu fin et pétillant, elle ne pratique en fait que du petit ballon. C’est un jeu fait de courtes passes en mouvement, parfois un peu exagéré, mais qui manque de puissance et de percussion. Hors ce jeu les réussit bien aujourd’hui parce que le football africain est en régression. Les équipes manquent d’agressivité offensive comme avant et le football africain ne repose plus que sur quelques rares éclats individuels. Voilà pourquoi des équipes plus ou moins organisés dans le jeu comme l’Égypte, la Tunisie et l’Éthiopie prennent rapidement le dessus actuellement.

Le Burkina Faso avait étalé les faiblesses de cette équipe lors de la CAN 2013(4-0), un football physique avec un marquage individuel stricte sur le porteur du ballon. En attaque, les Étalons avaient pratiqué un football direct et vertical sous la maestria d’un Jonathan Pitroipia.


Le Congo devra attaquer l'Éthiopie sur les côtés avec des contre-attaques rapides. Il faudra exercer une pression constante sur le porteur du ballon au milieu, afin de porter rapidement le danger sur le camp Ethiopien. C'est un jeu dans lequel Lakolo et Binguila excellent. Bien important, il faut tenter systématiquement des frappes puissantes et lointaines. Le gardien des buts est le premier maillon faible de l'Éthiopie.

Lybie

Un peu dans le même registre que l’Éthiopie, c’est une belle équipe qui joue ensemble depuis un bon moment. Elle s’est bien comportée lors des éliminatoires du mondial, en tenant tête à des cadors du continent comme le Cameroun.

Là aussi le grand problème est la vulnérabilité des footballeurs congolais face au jeu des équipes du Maghreb. Que ce soit avec la sélection ou les clubs, les Congolais ont du mal à s’imposer face au style maghrébin fait de petites passes circulaires et des feintes de jeu de corps.
La sélection libyenne

Le staff technique congolais devrait absolument revoir les copies des matchs des Léopards de Dolisie, étant donné que l’ossature de la sélection vient de club. Qu’est ce qui n’a pas marché avec AC Léopard en 2013 face aux Maghrébins? Pourquoi ses défenseurs se jettent bêtement sur le porteur du ballon?

Pourquoi il n’y a pas d’anticipation dans le marquage défensif, sachant que ces équipes arabes ne gardent jamais le ballon trop longtemps?

Ils jouent avec la même collectivité et solidarité musulmane : le partage et le respect de l’autre. Chaque porteur du ballon attend toujours un partenaire pour faire un mur à une-deux, puis se démarquer dans le trou. Dans ce cas de figure, que devrait faire l’autre défenseur venu en soutien?

Contre la Lybie, il faudra prendre le soin non pas d'aligner les meilleurs défenseurs, mais plutôt ceux qui possèdent un Q.I du foot assez élevé; c'est à dire les défenseurs qui ont une bonne lecture du jeu à l'instar de Nkodia, Miangounina et Andzouana.

Entraineurs congolais, mettez-vous au travail. Le groupe est difficile mais le Congo a une très belle équipe pour passer le tour suivant. Il n’y aura pas d’excuses, car dans le football amateur le Congo n’est pas un petit poucet en Afrique. Le diable ne meurt jamais, mais il se repose seulement!

L’article suivant portera sur l’effectif et la qualité des joueurs.

CHAN 2014 : LES STRATÉGIES CLÉS POUR LA VICTOIRE


Dans l’article précèdent, nous avons parlé des enjeux et des adversaires du Congo pour ce CHAN 2014. À présent, il est temps de rentrer dans le vif du sujet pour parler des stratégies clés du jeu qui aideraient le Congo à impressionner pour sa première participation.


La philosophie du jeu


Premièrement, il est préférable de commencer par comprendre la philosophie du coach Gaston Tchiangana. Voudrait-il aller en Afrique du Sud pour « apprendre » et souffrir ou bien serait-il tenté à gagner le pari fou et audacieux de remporter la coupe comme l’avait fait un Marius Omog en 2012 avec AC Léopard de Dolisie?

De par son bref passage avec l’équipe nationale en 2009, il est évident que le technicien congolais n’aime pas trop prendre des risques. Il prône plutôt un schéma de jeu conservateur pour laisser venir l’adversaire. Il faudrait être un peu plus ambitieux quand même, car on ne sortira pas de ce groupe difficile en essayant de jouer au Chat et la Souris.


Dans le football moderne de ces 5 dernières années, il n’y a que deux options pour devenir une équipe dominante. La première option-et la plus appropriée- est de pratiquer un jeu collectif rapide qui s’appuient sur un tandem d’ailiers percutants comme on voit avec Ribery/Robben ou encore Iniesta/Messi/Alba. L’autre option est d’avoir dans son équipe un attaquant de forte présence physique et technique comme Ibrahimovic, Fred ou un jeune Drogba qui est capable de piloter le jeu offensif en fixant les défenses et en créant les opportunités de but pour les autres et pour lui-même.

Dans le cas du Congo, c’est la première option qui conviendrait. Un tandem d’ailiers percutants comme Mankiessé et Kinfounia pourront épauler le chasseur de buts Lorry Nkolo. Tsiba Mokassa aussi est une bonne option.

Avec un milieu de terrain Hardy Binguilasera épaulé de deux travailleurs inlassables comme Lakolo et Ankira. On pourrait s’attendre à un jeu très dense, avec un pressing constant sur le porteur du ballon. Contre le Cameroun, à la Cemac, on a aussi vue une entente intéressante dans le jeu entre Binguila, Dimitri Magnokélé et Lorry Nkolo.

Par ailleurs, la réponse à la question des balles arrêtées semblent être trouvée avec Binguila qui tire des corners dangereux, comme sur le but de la tête de Nkolo contre les Lions du Cameroun. Pour le CHAN il faudra chercher à augmenter un peu plus l’intensité du jeu et aussi tenter davantage des frappes de puissance. On a des bons cogneurs de ballon, mais on ne les exploite pas assez, cela pourrait être une option valable de buts surtout en Afrique où la qualité des gardiens de buts laisse à désirer actuellement.


Les individualités à surveiller


Djodjo Miangounina (Ac Léopard) : défenseur central très physique et présent dans les duels aériens comme au sol. Grâce à sa maitrise défensive et son jeu Fair Play, il est l’âme battant des « Fauves » du Niari et de la sélection locale.
Miangounina(Ac Léopard) à la lutte contre l'Égyptien Tshikabala(El Alhy)

Lorry Nkolo (Diables-Noirs): L’inévitable buteur des Diables-Noirs est un attaquant vif et toujours plaisant à voir jouer avec son style élégant. Il faut le voir déballer ses longues jambes lors des courses sur les ailes, quel athlète! S’il joue sérieusement, il sera l’une des révélations de ce tournoi et pourrait peut-être se trouver une belle opportunité professionnelle.

Hardy Binguila (Diables-Noirs): Sebastien Migné ne s’est pas trompé lorsqu’il a pointé le jeune Binguila comme l’une des bonnes satisfactions de cette équipe. Avec son jeu sobre mais efficace, il rappelle un peu celui d’un certain Michel Platini des années 80. Mais pour que la comparaison avec l’ancien crack français tienne, il faudra qu’il améliore sa vision du jeu en profondeur. Comme ça il saura rapidement à quel moment utiliser sa puissante frappe de balle pour surprendre les gardiens ou encore délivrer des bonnes ouvertures en profondeur. Il est encore jeune, il va perfectionner son jeu pour devenir ce leader dans le jeu que le football congolais recherche.
Hardy Binguila lors de la Coupe du monde des U17 en 2011

Stanislas Ankira (Saint Michel de Ouenzé): le solide défenseur de Saint Michel de Ouenzé a été l’une des bonnes surprises de la coupe Cemac 2013. Très présent dans le jeu et dans les duels à la récupération, il a ratissé tous les ballons au milieu et beaucoup contribué pour la solidité défensive montrée par cette équipe. Son association avec Lakolo dans la récupération sera meilleure qu’avec Mfoutou Madila qui adore conserver le ballon inutilement.
Stanislas Dua Ankira ne perd pas de temps pour visiter les merveilles que cache l'Afrique du Sud.

Hermann Nkodia (Ac Léopard): Un autre défenseur efficace des « Fauves ». Avec un QI dans le jeu très élevé, ça lui permet d’anticiper l’adversaire dans le marquage sans commettre des fautes inutiles. Il peut évoluer à n’importe quel poste de la défense et même au milieu. Donc il sera un atout de dépannage très important au cas où la participation congolaise dans ce tournoi se prolonge et qu’il y’a plusieurs blessés et des suspendus dans différentes positions.

Gougou Kinfounia (Inter Club): Il n’a pas beaucoup joué lors de la Cemac, mais il a montré des choses très intéressantes dans sa touche de balle et aussi dans ses débordements constants pour harceler les défenseurs. Attendons voir comment il sera utilisé pour bien évaluer son potentiel.

On pourrait aussi souligner certains joueur de très bonne qualité comme les canonniers Hermann Lakolo et Bersyl Obassi(héros de la médaille d'or des Jeux de la Francophonie 2013) ou encore le nouveau repêché Gelson Baleckita, dont sa non-convocation pour la Cemac a été largement critiquée au pays. Étant le troisième artificier du championnat congolais avec 16 buts, juste derrière Bhebey Ndey et Lorry Nkolo, il a été snobé devant Ngavoula et Kounkou Moïse.

Espérons que le coach Tchiangana ne viendra pas faire sa propre révolution de jasmin pour réinventer la roue de l'équipe. Il devrait travailler sur la base de continuité de Ngatsono qui, reconnaissant-le, a quand même fait un travail remarquable. Mais il faudrait juste corriger quelques imperfections constatées au Gabon, surtout dans les choix des joueurs et des remplacements.