dimanche 4 décembre 2016

Quel est l’héritage de Fidel Castro à Cuba et dans le monde ?


Quel bilan tirer des presque cinquante ans de pouvoir de Fidel Castro à Cuba ? Alors que les hommages se succèdent se pose la question de l’héritage de l’ancien dirigeant cubain sur l’île et dans le monde. Pour ses soutiens, Fidel Castro a permis la réussite de la révolution cubaine et la pérennité de l’indépendance de l’île. Il incarne la résistance latino-américaine et tiers-mondiste à l’impérialisme des États-Unis mais aussi de grandes réformes internes comme celles de l’éducation et de la santé. Ses détracteurs retiennent le dictateur impitoyable qui a usé du pouvoir pour réprimer toute contestation. Voici ce que pense El Cubano, un des acteurs impartiaux du Castrisme et de son impact.


Le parque Vidal, au fond on retrouve cet imposant Hotel Santa Clara Libre.

Cuba est une combinaison rare d'indicateurs sociaux des pays développés, mais avec des indicateurs économiques du Tiers-Monde.


Fidel Castro avait coutume de dire que la grande réussite de la Révolution cubaine était le mérite d'avoir accompli tant de progrès en matière sociale, alors que Cuba est un pays pauvre. Les progrès de la révolution cubaine dans l'éducation, la santé publique, la sécurité et l'égalité sociale sont des faits incontestables. Après la désintégration de l'URSS dans les années 90, la qualité et l'efficacité des politiques sociales se sont détériorés au fil du temps, mais, malgré tout, la plupart des indicateurs sociaux ont montré une consistance surprenante, compte tenu de l'ampleur du choc économique que le pays a subi. Par exemple, dans le classement pour l'indice de développement humain, défini par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Cuba reste encore aujourd'hui en tête en Amérique latine et dans les Caraïbes en matière d'éducation, et en deuxième position pour le taux d'espérance de vie à la naissance.


Or, cette même réussite pourrait être considérée comme un échec si on l'analyse sous un angle différent, et l'on se demande comment un pays avec tous ces progrès extraordinaires dans le domaine social est un pays si pauvre économiquement ? Ce sont précisément les réussites sociales les plus difficiles à atteindre pour les économies qui viennent de loin et qui veulent dépasser le seuil de la pauvreté, pour diriger leurs croissances vers un sentier d'améliorations progressives et durables.

La santé publique, fleuron du système castriste.

Prenons l’exemple des pays pauvres, mais avec une forte croissance économique comme le Rwanda ou le Malawi. Ils obtiennent des bonnes performances économiques, mais ces pays avaient déjà tellement de problèmes que ces succès économiques ne peuvent pas résoudre leurs problèmes sociaux.  Par contre, Cuba l'a réussi et, cependant, a maintenu des taux de croissance très faibles en plus de rester à la traîne sur le plan économique par rapport aux autres pays de la région. C’est ce qui est difficile de comprendre.

Si l'on compare l'île avec 10 pays de taille similaire dans la région (avec une population comprise entre deux et 16 millions d'habitants) dans la période 1960-2014, on constate que le PIB cubain a augmenté à un taux annuel moyen de 3,3% , alors que la moyenne de ces économies émergentes était de 4%, avec le Panama (5,8%), République dominicaine (5,3%), Costa Rica (4,8%) et de l'Équateur (4,5%).

Cela a poussé plusieurs analystes, détracteurs du Castrisme, à dire que dans les années 50 Cuba était déjà un des meilleurs en Amérique latine pour tous les indicateurs sociaux vantés par Fidel Castro. Ils soutiennent qu’en 1950 Cuba et l’Uruguay étaient les pays les plus alphabétisés de l’Amérique latine. Ces affirmations sont probablement vraies. Cependant, remarquez qu’il est toujours facile pour les économistes illuminés, avec leurs gros livres et des petites lunettes rondes, de se cacher derrière les statistiques et les théories. Mais la vraie réalité, il faut la vivre sur le terrain.

La ville historique de Trinidad(province de Sancti Spíritus), une des destinations touristiques les plus prisées de Cuba.

Moi El Cubano, auteur de cet article, je ne suis pas un citoyen cubain ni un partisan du communisme. Mais j’ai vécu dans ce pays pendant 14 ans et je connais bien quelles sont les infrastructures de base de ce pays qui datent d’avant ou après la Révolution castriste. Dans le secteur de l’éducation, à part les anciennes universités de la Havane, l’Université orientale de Santiago de Cuba et l’Université centrale Marta Abreu de Las Villas, toutes les autres universités restantes(une douzaine), y compris la prestigieuse École Polytechnique des ingénieurs de la Havane(CUJAE), furent construites sous le régime des frères Castro.

Je ne tiens même pas compte des fameuses écoles de médecine, fleuron de la révolution cubaine, qui existent dans chaque province du pays. Toutes ces universités possèdent des campus et des résidences estudiantines, avec des cafétérias, des installations sportives, des bibliothèques, des cliniques médicales et tous les services que vous trouvez en ville.
École des Médecines de Santa Clara. Chaque province de Cuba possede une école comme celle-ci pour former les professionnels de santé locaux
 J’ai voyagé pas mal dans les pays du bassin des Caraïbes. Quand je dis bassin des Caraïbes, je ne me limite pas qu’à la République Dominicaine, Panama et les petites îles des Antilles. Je me réfère aussi au géant Mexique avec toute son industrie, à la grande Colombie avec tout son capital humain ou du Venezuela avec ses énormes gisements de pétrole. Mais je peux affirmer que le programme cubain et sa réussite sociale sont uniques en Amérique latine.

Ce que je peux résumer comme héritage de Fidel Castro, en plus de l’éducation gratuite du peuple, viennent dans les quelques points suivants :


La couverture de santé gratuite pour les Cubains


La couverture de santé est totale et gratuite pour les Cubains et étudiants étrangers résidant dans les internats. C’est vrai que les Cubains souffrent beaucoup à cause de l’embargo américain, car les produits de première nécessité et les médicaments rentrent difficilement dans le pays, mais ce qui est disponible est bien utilisé et reparti dans un intérêt de tous. Souvent lorsque j’évoque les succès du système cubain comparé au Canada, les médecins canadiens aiment relativiser en mentionnant la mauvaise qualité des équipements et du personnel médical cubain comparé aux normes des pays développés.

Civamax, le vaccin cubain contre le cancer des poumons gratuit pour le peuple.

C’est peut-être vrai car si l’on compare les technologies entre les deux pays la différence est grande. Mais que vaut la qualité des soins lorsqu’au Québec le temps d’attente moyen du patient dans un centre d’urgence médicale est de 5h ? 5h est un temps d’attente des hôpitaux des pays pauvres qui manquent de personnel, je m’excuse pour les professionnels canadiens de santé, mais à Cuba le temps d’attente moyen dans un hôpital est de 40 minutes.

Étudiants de la Cujae, une école polytechnique de la Havane qui forme les plus brillants ingénieurs du pays gratuitement.

Que vaut la qualité de soins lorsque se faire enlever une dent dans une clinique dentaire en Ontario peut vous coûter 1200$, alors que la même opération est gratuite à Cuba ? Je me suis déjà fait enlever la dent dans les deux pays, heureusement pour moi qu’à chaque fois se sont mes assurances privées qui ont fait la différence au Canada. Mais les Canadiens qui ne possèdent pas des assurances privées doivent payer très cher pour les soins dentaires, car ceux-ci ne sont pas couverts par les régies d’assurances maladies publiques.

 La pérennité de l’indépendance cubaine

Soldats cubains en Angola lors de la bataille de Carlota.

 Fidel Castro a conquis le monde. Il a tout simplement fait les choses selon sa volonté et celui de son peuple, mais pas pour plaire aux puissances occidentales comme le fait Sassou Nguesso au Congo par exemple. Après avoir beaucoup travaillé, se sentant fatigué, Fidel a simplement laissé le pouvoir aux mains de son frère cadet et a attendu sa mort tranquillement dans son lit. Il est parti en laissant derrière lui un système et une diplomatie solides, avec une armée de près de 500 000 militaires, parmi les mieux disciplinés et entraînés du monde.

Grâce à Fidel Castro, un pays comme l’Angola a pu se libérer de l’invasion de l’armée sud-africaine et des groupes nébuleux soutenus par le régime de l’apartheid. En effet, l’intervention de l’armée cubaine en Angola fut décisive pour sauver le MPLA et le pouvoir du président Eduardo Dos Santos, en même temps l’aide militaire à contribuer à forger l’esprit guerrier des soldats angolais.
La bibliothèque de la Universidad Central Marta Abreu de Santa Clara.

La solidité de son système a donné à son pays une meilleure image et une sympathie au sein des pays du tiers monde. Avant la révolution, Cuba était certes riche et prospère, comme le soutiennent certains, mais cette île était aussi reconnue comme le casino et la cour arrière des américains qui leur offraient des prostituées et des gigolos en masse. C’est Fidel Castro qui est venu changer cette image des Cubains, en les présentant comme un peuple plutôt fier et travailleur.

La sécurité et la tranquillité

La police cubaine est toujours alerte et proche du peuple.

En 1993, alors que jetais à ma dernière année du collège pré universitaire, je discutais avec mon professeur de physique dans un couloir sur les problèmes de violences aux USA. Il m’avait dit une chose qui m’avait beaucoup marqué et qui aujourd’hui s’est révélé être une prophétie de ce brillant professeur. Il me dit que Bill Clinton (le président américain de l’époque) pouvait venir à Cuba et se promener dans les rue sans garde du corps et rien ne se passera. Je me disais qu’il délirait parce qui il prenait l’exemple d’un fait qu’il savait techniquement impossible au fond de lui : aucun président américain ne mettra les pieds à Cuba avant 30 ans, soit avant la fin du socialisme.

Vous savez quoi ? En 2016, Obama, son épouse et ses deux filles viennent juste de le faire dans les rues de la vieille Havane, sous la pluie et sans gardes du corps visibles aux alentours ! Mon professeur avait raison !

La sécurité à Cuba est une responsabilité collective du gouvernement et du peuple aussi. Les CDR(Comité de défense de la révolution) et les membres du partis sont implantés jusque dans les coins les plus reculés du pays. Ils sensibilisent les populations sur les questions de sécurités et la tolérance dans le voisinage, en même temps ils sont les yeux et les oreilles des organes de la Sécurité d’état.  Cette structure de sécurité complexe établi par les Castro rend presque impossible la formation des gangs de rue dans les villes, comme ce que l’on retrouve partout en Amérique latine. Si on remarque quatre ou plus individus qui se tiennent toujours ensemble, ils deviennent rapidement la cible des CDR et de la police secrète. Cela va même au-delà de la sécurité physique.

Fidel Castro prend son repas avec des soldats cubains dans un campement de la Sierra Maestra.
En tant qu’étudiants étrangers, nous n'étions pas trop familiarisés avec les rouages de la rue cubaine et ce sont des simples citoyens anonymes qui nous avertissaient souvent des possibles dangers ou des fréquentations à risque. 

Je me rappelle une nuit lors d’un carnaval à Santa Clara, j’ai croisé trois copains angolais de mon université. Ils étaient tous arrosés et accompagnés de belles jeunes cubaines. On a jasé un petit peu puis ils ont continué leur chemin parmi la foule. Un cubain qui ne se tenait pas loin de nous, avec sa copine, est venu me dire de rattraper mes copains et leur souffler à l’oreille de faire très attention parce que l’une de ces filles était atteinte du VIH. Dans son quartier c’était connu de tous qu’elle se rendait régulièrement prendre les soins gratuits administrés dans un centre médical adapté pour ces patients. Avait-il raison ou non ? 
École secondaire des étudiants de la Namibie a l'île de la Jeunesse, Cuba.
Je n’ai pas pensé deux fois et je suis allé vite passer le message. Voilà la force de la sécurité collective de la société cubaine développée par le socialisme castriste. Tout le monde se connait, tout le monde se parle. Qui est visiteur, qui est sorti de prison, qui a déjà volé ou tué, tout le monde le connait. Le reste c’est à la police de faire son travail.

Les Cubains sont pauvres, pour ça il faut le reconnaître. Castro malgré tous les plans et les œuvres sociales qu’il a vantées, a laissé un pays exsangue économiquement. Nous n’allons pas non plus tout rejeter sur la faute du blocus américain, car les frères Castro aussi ont leur part de responsabilité. Ils auraient pu réussir leurs programmes économiques s’ils savaient déléguer les pouvoirs. Mais leurs egos pour tout contrôler étaient trop forts pour le permettre. Les 50 ans de ce régime ont laissé des traces de fatigue assez visibles partout dans le pays, les bâtiments devenus vétustes, des maisons et même des personnes. Le visage du pays n’a pas beaucoup changé depuis 1950. Seul le charme des eaux douces des Antilles, avec un climat chaud et sec, restent pour aromatiser un secteur de tourisme toujours en forme. Mais Cuba à besoin du renouveau, ce pays a besoin d’importants investissements et d’ouverture pour moderniser les infrastructures de télécommunications. 

La Habana vieja

Fidel Castro n’a jamais été intéressé à ce que le pays soit ouvert au monde via les technologies des informations, afin de mieux contrôler l’information entrant dans le pays. Cet ego des dirigeants cubains continue d’être un gros facteur contre le développement économique de l’ile. Il faut aussi préciser que même cette éducation gratuite, tant vantée par Fidel Castro, est en retard au point de vue qualité pour faute d'ouvertures avec l'extérieure. Ce qui explique que plusieurs ingénieurs et médecins cubains qui ont immigré en Floride se retrouvent comme employés des épiceries ou de chantier de construction. Que vaut aujourd’hui un ingénieur de logiciels gradué avant 2006 et qui ne possede pas des connaissances sur la programmation des plateformes Android, Mac iOS ou Node-js?

Par exemple, en 2003, les étudiants cubains de génie électronique utilisaient encore les modèles mathématiques du programme spatial russe des années 60, pour optimiser les cartes de mémoires des processeurs de fréquences.

En 2018, lorsque Raul Castro aussi va quitter le pouvoir, ce sera complètement la fin du castrisme. Il sera important que le parlement cubain vote des nouvelles lois et mesures pour lutter contre le vieillissement de la population cubaine. Le pays doit s’ouvrir à l’immigration. De nos jours, il est impossible d’obtenir la nationalité cubaine pour un étranger, alors que Cuba souffre de l’évasion des cerveaux et du faible taux de natalité. Ce pays qui n’est pas encore surpeuplé, a besoin des bras frais pour revitaliser son économie. Il y a encore de l’espace pour accommoder 6 millions d’immigrants en espace de dix ans dans les nombreuses îles et îlots que forment cet archipel en forme de crocodile.

Cependant, malgré son vieillissement et ses problèmes économiques, Cuba n’a rien à envier aux autres pays latino-américains. On dit souvent que nul n’est prophète chez soi. Attendons que Cuba devienne comme les autres pays de la région pour juger. 

Il n' y a pas de gangs de rue chez Castro, la police est en contrôle de tout.

Par exemple en Colombie, cet enfer qui ne compte plus le nombre de massacre de ses paysans exécutés par des escadrons de la mort, ce pays où la culture de l’extorsion est devenue un phénomène banal ; Le Venezuela qui est devenu en état de guerre sans pourtant identifier les belligérants ; le Honduras et le Salvador ravagés par les gangs de rue du M-13 ; le Mexique qui est en train de vivre sa propre période des  grands cartels de la drogue ; le Brésil où les voleurs de la rue ont fait la chasse aux touristes pendant les Jeux olympiques de Rio 2016 en plein jour et au vu de tout le monde ; que dire de la République Dominicaine qui est devenue la cour des prostituées  pour les gringos de toute sorte ?

Bref, quand les cubains voudront vivre comme leurs frères latino-américains, c’est à ce moment qu’ils feront le vrai bilan de cet héritage légué par Fidel Castro.

dimanche 20 novembre 2016

AVERDA, LA SOCIETÉ QUI EST VENUE SAUVER BRAZZAVILLE




Installée au Congo depuis juillet 2015, Averda est une société arabe, basé à Dubaï, qui se spécialise dans la gestion des déchets. Cette société a complètement changé le visage de la capitale congolaise qui était longtemps classée parmi les villes les plus sales du monde, avec de gros problèmes de collecte d’ordures.

Brazzaville au bord du Majestueux Congo, en face c'est Kinshasa(RDC).

Cette triste réalité a permis de faire comprendre aux Congolais que la question de l’environnement est l’affaire de tous. Des pouvoirs publics certes, mais aussi des citoyens et des entreprises. Voilà pourquoi aujourd’hui, partout dans Brazzaville, les populations ne cessent de louer le travail et le professionnalisme de la société Averda. 

employés d'Averda
Averda Congo et ses employés en pleine oeuvre.

De Bacongo, l’un des quartiers sud de Brazzaville, à Ngamakosso aux confins nord de la capitale, les employés de cette société sont devenus la coqueluche des Brazzavillois. Armés de balais et des pelles, ses journaliers s’emploient à ramasser les détritus qui jonchent le trottoir. On les reconnait facilement par leurs combinaisons bleues et leurs chaussures de sécurité.

Un ouvrier d'Averda, de Brazzaville, armée de son balai et de sa brouette.

De fait, depuis quelques semaines, "Brazza la belle" est redevenue la "Brazza la verte" des années 80. Non seulement en raison de la végétation luxuriante qui aromatise la rive gauche du majestueux fleuve Congo, mais également en raison de son nouveau statut de l’une des capitales les plus propres de l’Afrique.
La nouvelle Cité gouvernementale de Brazzaville

Les rues de Brazzaville sont devenues tellement propres que, pris de peur pour l’éclat, les gens n'osent plus jeter les papiers, les bouteilles et les sachets dans la rue. Et pour aider les habitants de la capitale congolaise à concrétiser ces bonnes intentions, des poubelles publiques de couleur bleue ont été disposées tous les 100 mètres dans le centre-ville de la capitale. Un dispositif qui devrait être bientôt étendu à d’autres quartiers de la capitale.
 
Corniche de Brazza
La corniche de Brazzaville la nuit
Avec le concours de Averda, le Congo en a profité pour s’engager aussi dans le combat pour le développement durable, en faisant d’un coup deux pierres. Un grand site d’enfouissement, le premier du genre en Afrique centrale, vient d’être crée à proximité du village de Lifoula(30 Km de Brazzaville). Entièrement conçu, construit et exploité par Averda, le centre d’enfouissement de Lifoula s’étendra sur 40 hectares, comprendra huit cellules de stockage et aura une durée de vie opérationnelle de 15 ans.

Le village de Lifoula et son joli paysage.

Ce nouveau centre d’enfouissement sera équipé d’un système de récupération et de traitement du lixiviat, d’un système de capture et de réutilisation des biogaz libérés par les déchets enfouis, et d’un système de collecte et de traitement de l’eau de surface. Il ne recevra que des déchets solides municipaux et ouvrira sa première cellule en Janvier 2017. Les sept cellules restantes deviendront opérationnelles étapes par étapes puisque la dernière cellule sera mise en service en Octobre 2030.

Lifoula, Congo, tout près du  futur site s'enfouissement.

Arrivé à ce stade de projet, cette usine de déchets produira un biogaz qui pourrait être principalement transformé en biocarburant : du bio méthane liquéfié, qui pourrait être utilisé par les transports lourds en commun comme celui des nouveaux autobus électriques qui circulent déjà à Brazzaville, soit aider à vulgariser un projet d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié pour un corridor routier très utilisé entre les arrondissements de Makélékélé et de Talangaï. La totalité des camions de collecte des déchets de la ville pourrait être également alimentée au bio méthane.
Une façade de la corniche de Brazzaville





Une première centrale de cogénération pourrait aussi voir le jour dans la capitale congolaise, si on transforme le biogaz en électricité, pour ensuite l’acheminer au réseau de la SNE(Société nationale de l'électricité). Ces mesures feront de ce centre de gestion des matières résiduelles un vrai modèle en terme de valorisation énergétique.
Le principe d'une centrale de bio-méthanisation


En participant à ces genres d’initiatives privées, l’État Congolais veut stimuler ce genre de projets qui contribueront à réduire un taux de chômage national qui est de 46,10%, selon les dernières données de 2016 de l’indice Trading Economics. Cette initiative de Averda au Congo stimulera l’économie de Brazzaville, puis qu’il permettra d’employer plusieurs centaines d’employés, en plus des 1.500 personnes qui travaillent déjà actuellement pour la compagnie basée à Dubaï.

Une belle plage de la zone des Cataractes de Brazzaville

A mon avis, j’estime que nous joindrons l’utile au nécessaire si la Mairie de Brazzaville, au lieu de laisser toutes les initiatives à Averda, s’engage à lancer un plan d’aménagement des aires vertes partout dans la capitale. Il s’agit de replanter des arbres tel que des palétuviers, des palmiers, des manguiers ou des eucalyptus tout le long des avenues et aux bordures de certaines rues principales.

La corniche au sortir de Bacongo

Mise à part l’embellissement, il faudrait y ajouter le confort des populations. Donc prévoyons un ambitieux plan de construction des latrines publiques partout dans la ville. Il s’agit des toilettes publiques dont l’usage devrait être payant à un prix modique accessible à tout le monde. Des personnes retraitées ou des jeunes étudiants pourraient être employés pour entretenir et gérer ces toilettes publiques.
L'église Sainte-Anne de Brazzaville


Le Congolais est reconnu comme un peuple fier, qui accorde une grande importance au bien paraître. Mais nous devons savoir que l’autorité de la mode est tellement absolue qu’elle nous force à oublier des concepts fondamentaux de base comme la salubrité et le confort.

dimanche 13 novembre 2016

FOOTBALL-CM RUSSIE 2018 : RESUMÉ DES RENCONTRES AFRICAINES


Ce week-end c’est l’actualité sportive qui a occupé les premières pages des journaux des pays africains. El Cubano aussi en tant que grand fanatique du football n’est pas resté à la touche. Retrouvez les résumés des rencontres des pays qui concernent les visiteurs de ce blog, pour la deuxième journée des éliminatoires du Mondial 2018. Nous commencerons par le choc Cameroun-Zambie (1-1) qui  na accouché que d’une souris à Limbe.



Sur une pelouse difficile du stade Limbé , le Cameroun recevait hier samedi la Zambie. Lon sattendait à un match difficile, parce que la Zambie est une équipe qui a toujours troublé la force tranquille des Lions Indomptables du Cameroun. Mais c’était sans compter que les visiteurs étaient venus avec la ferme intention de chercher le match nul. Cependant, cela n’a pas empêché le remuant Rainford Kalaba de tromper la vigilance de la défense camerounaise pour  servir Collins Mbesuma sur un plateau (34e).

Collins Mbesuma apres son but.


Ce but contre le cours du jeu a sonné les locaux dans leur orgueil propre, mais cette riposte était plus avec le cœur que le football. Ils obtinrent un penalty magistralement transformé par Vincent Aboubacar(45e ). Le score ni la physionomie du match ne changera pas. Les chances du Cameroun s’amenuisent dans ce groupe si compliqué... Il va falloir prendre un peu plus de risques pour ouvrir le jeu et marquer les buts.

La RD Congo s’impose en Guinée (2-1)


Ce dimanche après-midi, le plat fort de la journée était le choc du Groupe A entre la Guinée et la RDC a Conakry. Les Congolais se sont ressaisis d’une entame de match difficile pour battre les hôtes 2-1 avec deux boulets de canon signés Kebano et Bolasie. La RDC prend la tête du groupe avec 6 points a égalité avec la Tunisie qui a battu la Libye 1-0.

L’affiche était belle parce que nous sommes en présence de deux des plus séduisantes formations africaines. La RDC est l’équipe qui rase tout sur son passage, mais jusque ici elle n’avait que croisé des équipes de moyen calibre. Ce soir c’était donc un test important pour le coach Ibenge, parce que la Guinée même quand elle en décadence, possède toujours des joueurs fins techniciens.


Cependant, le spectacle produit sur le terrain n’était pas au rendez-vous des attentes du public venu nombreux. Le jeu trop physique et l’excès d’envie de bien faire n’a pas permis de voir du beau jeu. Mais Florent Ibenge et ses protégés sont conscients que pour répéter l’exploit de la participation au Mondial de 74, la forme de la victoire peu importe peu. Ce qui importe sont les trois points.

samedi 12 novembre 2016

LE CONGO S'INCLINE EN OUGANDA SUR LE PLUS PETIT DES SCORES


Le Congo affrontait ce samedi soir l’Ouganda, à l'occasion du deuxième match du Groupe B, comptant pour les éliminatoires du Mondial 2018. Après la défaite à domicile concédée d'entrée face à l’Égypte (1-2), les Diables-Rouges se sont inclinés 1-0 face à leurs adversaires du jour au stade Nelson Mandela de Kampala. Les Diables-Rouges  voient ainsi leurs espoirs de qualification pratiquement morts. Dans un groupe de 4, pour aller au mondial, il faut être capable de gagner à domicile et a l’extérieur. Alors quand on entame la campagne avec une défaite a domicile contre un adversaire prenable et que l’on ne peut pas battre le plus faible du groupe chez lui c’est peine perdue.


Les Ougandais ont marqué à la 17 e minute par Farouk Miya, d une frappe du  plat du pied dans la surface, aidée par une passivité incroyable du défenseur Marvin Baudry. Mais avant l’ouverture de ce score, les deux équipes se neutralisaient dans un match équilibré et physique. La seconde période fut nettement moins intense. Les deux équipes semblaient subir le coup de la fatigue et la chaleur, ce qui a affecté la qualité du jeu, même si les locaux auraient pu doubler voir alourdir le score.

Les Diables-Rouges ne baissent pas les bras, malgré la rareté d’occasions de buts qu ils se créent, mais Jordan rate le but de l'égalisation claire (83'26) sur une reprise dans a 6 mètres des buts renvoyée par les défenseurs ougandais sur la ligne des buts. Il aurait eu surement marqué s il était resté fermement sur ses appuis pour frapper le ballon de plein fouet en cherchant le plafond des filets. Mais il a toujours le réflexe de frapper le ballon en glissant par terre ce garçon, ce qui lui prive de la puissance du tir. Cette action était une embellie rare comparée aux frappes puissantes et lointaines des Ougandais, visiblement convaincus de remporter les 3 points pour prendre la tête du groupe. 

Le score n'évolue plus jusqu'au coup de sifflet final. Pierre Lechantre, le sélectionneur du Congo, a paru résigné lors de la conférence de presse d’après-match. Il va même déclarer que son équipe n’avait pas le potentiel qu il croyait et qu il assumait la défaite, un désaveu qui sous-entend son imminente démission dans les prochaines heures.



mardi 8 novembre 2016

CM Russie 2018 : Ouganda-Congo, ce qui a changé depuis 2012


La sélection du Congo affronte l’Ouganda ce samedi 12 novembre pour la deuxième journée des éliminatoires du Mondial 2018. Un adversaire qu'elle avait déjà rencontrée dans un match triste et amer, en 2012, que les Congolais ne sont pas prêts d’oublier (défaite de 4-0).



Lors de cette double confrontation, le Congo avait remporté la manche aller (3-1) à Brazzaville, pour le compte des éliminatoires de la Can 2013. Au match retour, à Kampala, les Congolais furent terrassés par un score sans appel de 4-0 et avaient raté la Can 2013. Cette fois-ci les choses ont beaucoup changé depuis et nous pouvons affirmer que le Congo est prêt à régler ses vieux comptes avec l’Ouganda.


Beaucoup de changements dans l’effectif du Congo, mais très peu du côté ougandais


 
La sélection ougandaise de football
L’équipe des Diables Rouges ayant joué ces deux matchs de barrages de 2012 a bien changé depuis. Côté ougandais, le visage de l’équipe de 2012 n’a pas beaucoup changé car à cette équipe, ce groupe dirigé par Bobby Robson faisait partie d’un projet de reconstruction. C’était une très jeune et athlétique formation ougandaise, composée des joueurs locaux, qui avaient bousculé les Congolais comme s’ils étaient d’une autre planète foot. 

Les meilleurs éléments de cette équipe étaient le virevoltant meneur de jeu Moses Oloya, le gardien Denis Onyango et le puissant attaquant Geoffrey Massa. Tous ces 3 joueurs sont toujours des titulaires indiscutables de cette équipe, qui compte quand même sur l’injection de quelques jeunes nouveaux talents comme Joseph Ochaya, Luwagga Kizito et l’excellent milieu du terrain Farouk Miya(Standard de Liège, D1 Belge).

Geoffrey Massa, le robuste attaquant ougandais, est aussi bon techniquement avec le ballon.


L'Ouganda garde le même système de jeu. Soucieux de bien défendre, les joueurs du coach serbe, Sredejovic, évoluent dans en 4-3-3 avec un trio de choc en attaque formée par Massa, Omony et Okwi, tous les 3 étant des puissants athlètes. Les Ougandais s'appuient sur un jeu très physique, sur des longs ballons en profondeur et sur le danger généré par les coups de pied arrêtés.

Farouk Miya est le plus grand espoir du football ougandais actuel.


Le Congo, de son côté, a complètement changé de visage. De cette équipe de 2012, dirigée par le Français Jean Guy Walleme il n'en reste qu’un seul joueur : Fodé Doré. Fabrice Ondama et Delvin Ndinga ayant déclaré forfait pour blessure et raisons personnelles respectivement.

Delvin Ndinga refuse de rejoindre la sélection pour avoir été pointé du doigt comme responsable de plusieurs échecs dont celui de Kampala 2012.
Le groupe congolais a été quasiment renouvelé dans son entièreté par l’entraineur français, Pierre Lechantre, après l’élimination pour la Can 2017. Le gardien de but titulaire, Christopher Mafoumbi, est blessé et la place revient au vétéran Gildas Mouyabi qui effectue un retour controversé en sélection. En défense, Francis Nganga, en difficulté contre les véloces formations de l’Afrique de l’Est, a été écarté de la sélection pour céder sa place à Arnold Bouka de Dijon(France). Enfin la paire des capitaines Prince Oniangué et Delvin Ndinga ont aussi laissé leurs places à un trio du milieu qui tourne autour du récupérateur défensif Jordan Massengo. Le reste du groupe est composé des joueurs locaux qui devraient apporter leurs contributions complémentaires.
 
Le Congo change de direction sous la houlette de Thievy Bifouma
Avec le forfait de Fabrice Nguessi, l’attaque sera animée par le duo de choc Thievy Bifouma et Fodé Doré. Un autre renfort de poids est la venue de Delarge Dzon, le supersonique attaquant du club turc d’Osmanlispor.

Des styles de jeu inamovibles

Des deux côtés, les systèmes tactiques sont très similaires. Les deux pays ne possèdent pas des grandes figurent reconnues, mais ont une grande culture pour le football de la rue.  Les deux équipes présentent des différents styles de jeu qui ne varient jamais de génération en génération. Les Ougandais misent beaucoup sur le style de jeu se basant sur le kick and rush britannique, c.-à-d. jouer des longs ballons, faire des courses et essayer de dominer le jeu aérien. Les Congolais préfèrent le style de finesse a une touche de balle, avec une projection rapide vers l’attaque.

Le jeune espoir Luwwaga Kizito attend son heure avec la sélection ougandaise.

En 2012, ce qui avait fait la différence dans le score du match est que le Congolais ont manqué de jus et d’envie face à un adversaire pourtant limité techniquement. Des cadres comme Fabrice Ondama, Delvin Ndinga, Francis Nganga, Mael Lépicier et le gardien Barel Mouko avaient trahi l’équipe en présentant un visage pâle et affligé devant l’adversaire. Très tôt dans le match, ils ont opté pour la stratégie d’endormir le match pour essayer de perdre du temps en simulant des blessures, en balançant des longs dégagements en défense et en jouant à un rythme de jeu très lent. Cette attitude attentiste visant a désespérer le moral des Ougandais, qui avaient besoin de gagner par 2-0, a produit l’effet contraire en créant le doute et le manque d’assurance dans le camp congolais. Seuls les attaquants Chris Malonga et Lys Mouithys avaient montré l’envie et la capacité de faire quelque chose de plus ambitieux.

Le gardien Barel Mouka avait eu une grande part de responsabilité lors de cette humiliante défaite de Kampala 2012.

Un autre facteur qui avait aussi pesé sur le résultat de ce match fur le très mauvais arbitrage du collège des arbitres marocains. Ce jour-là l’arbitra marocain avait accordé un penalty imaginaire a l’équipe locale pour le second but. Par contre, il n’a pas voulu siffler un penalty incontestable sur une faute commise sur Mouithys en pleine surface de réparation. Ces deux actions avaient sans doute causé le tournant du match.

Cependant, pour ce samedi les choses seront bien différentes. Les forfaits en cascade enregistrés de la part de Christopher Samba, prince Oniangué, Delvin Ndinga et Fabrice Ondama ne vont pas affecter le moral congolais. Les Diables-Rouges comptent sur le leadership et les buts de Fodé Doré, la force de Jordan Massengo et Boris Moubio, le courage de Merveil Ndockyt et Arnold Bouka et la puissance de Delarge Dzon. En bonus, Pierre Lechantre a enregistré l’arrivée contre toute attente de son attaquant-vedette Thievy Bifouma, pourtant annoncé indisponible durant le week-end dernier.

Fodé Doré est le seul rescapé de la débâcle de 2012 en Ouganda.
Les joueurs d’aujourd’hui sont beaucoup plus courageux que ceux qui avaient pris part à la débâcle de 2012. Dans l’équipe de 2012, le seul vrai leader était le défenseur Bruce Abdoulaye. Un autre facteur a ne pas négliger est que cette formation rénovée du Congo est en majorité formée des joueurs locaux, ce qui est un atout très important face a l’une des meilleures équipes typiquement anglophone de l’Afrique de l’Est. En 2012, le coach Walleme n’avait pas utilisé un seul joueur évoluant dans le championnat local, malgré le fait que les joueurs de l’AC Léopard étaient dans un grand moment de l’histoire du football congolais avec une campagne impeccable lors de la Coupe CAF.
 
Le jeune Imouelé Zabrown fait partie de ces nombreux footballeurs locaux qui ont rejoint la sélection congolaise.
Le football africain est très physique, surtout en déplacement dans un environnement hostile, l’expérience du terrain compte pour beaucoup. Nos joueurs expatriés sont pour une grande majorité des joueurs sans expérience du football international. Ils jouent dans des petites ligues en France la ou l’affluence dépasse rarement les 3000 personnes. Par contre, la sélection ougandaise est composée en majorité des joueurs locaux aguerris, qui jouent dans une ligue qui est devenue professionnelle depuis quelques années. 

La forte affluence dans les stades ougandais a favorisé l’émergence d’une ligue locale très compétitive. Avec ces genres de formations africaines, soit vous les opposer avec des grand professionnels venus d’Europe comme les Ivoiriens, Sénégalais ou Camerounais ; ou vous laisser jouer contres des joueurs évoluant en Afrique qui ont de l’expérience pour des compétitions internationales. Il faut laisser les mafieux combattre la mafia.

Arnold Bouka est très populaire au sein du public congolais, pour son énorme énergie qu il déploie lors des matchs.

C’est exactement l’expérience que Pierre Lechantre essaie d’établir avec une sélection composée en majorité des joueurs évoluant en Afrique. En Ouganda, le Congo devrait évoluer dans un 5-3-2 qu’il a un peu du mal à maîtriser, surtout au niveau des défenseurs. C’est un système intéressant qui peut rapidement se transformer en 3-5-2, comme Lechantre l’avait bien réussi avec le Cameroun en remportant la Can 2000 ou encore Franz Beckenbauer en 1990 avec la sélection allemande. La difficulté pour le Congo de maîtriser ce système de jeu vient du fait du manque d’expérience et de la culture tactique des défenseurs. 

Par exemple, au centre de la défense Carof Bakoua semble complètement perdu dans le marquage et ne sait pas ce qu’il fait dans le jeu. Au niveau des arrières latéraux c’est Marvin Baudry qui n’assure pas correctement la transition du jeu au moment de transformer le 5-3-2 en 3-5-2.
Il est nécessaire que Marvin Baudry soit plus agressif sur le secteur droit de la relance du ballon des Diables Rouges.

Dans l’entre-jeu, les relayeurs Kestel Tsiba et Fabrice Ondama n’apportent pas la percussion nécessaire pour ouvrir le jeu sur les ailes. Bifouma et Doré sont donc obligés de redescendre très bas pour chercher le ballon. Quand les Congolais récupèrent le ballon, bien souvent il n’y a personne devant pour lancer des contre-attaques rapides.

L’idéal serait de titulariser Delarge Dzon et Dua Ankira afin de renforcer une pression de ballon très haut ; ce qui fera en sorte que lorsque le ballon est récupéré, l’on ne devrait plus parcourir des longues distances pour attaquer la surface de réparation ougandaise.


En tout cas, peu importe la stratégie voulue par Pierre Lechantre, ce dernier est bien conscient qu’il est sur la pente très raide. A Brazzaville, l’on peut compter des doigts les personnes qui croient encore en ses capacités de renverser la situation dans ce groupe très difficile. Mais bon, il n’ y a pas de fatalité pour celui qui veut bien oser.

dimanche 30 octobre 2016

Handball Africain-Dames/Le Primero de Agosto dAngola superchampion !!!


Ouagadougou- Cet après midi, le Primero d’Agosto d’Angola a tout écrasé sur son passage pour remporter la Coupe d’Afrique des Clubs Champions 2016 au handball féminin. Les Angolaises ont terrassé ASEL du Congo-Brazzaville par 48 à 25, au Palais des ports de Ouaga 2000.


Avant la finale, les pronostics prédisaient une finale acharnée entre les deux meilleures équipes du tournoi, au vu de leurs parcours respectifs. En demi-finales, les Angolaises se sont promenées (35 à 20) face à TKC du Cameroun. Dans l’autre demi-finale, les Congolaises ont vraiment souffert contre les Forces armées et de polices (FAP) du Cameroun, pour finalement s’imposer sur le fil (26-25).

ASEL du Congo a atteint la finale grâce à son attaquant vedette Kango Divoko-Divoko


Cependant, lors de la finale de ce dimanche il a été évident que le niveau du handball angolais est largement supérieur au reste de l’Afrique. Depuis 1990, on assiste a une véritable hégémonie des Angolaises au handball, tant au niveau des sélections qu au niveau des clubs, qui frise le ridicule.

Prenons le cas du Petro Atletico, lorsque ce club angolais abordait sa finale de la Coupe des Champions en 2014 il avait déjà remporté 14 titres consécutifs. N’importe quelle autre équipe aurait perdu la motivation, mais les joueuses du Petro Atletico. Elles avaient pulvérisé leurs adversaires du jour (justement le Primero de Agosto) pour remporter le 15e titre de suite. Aujourd’hui, elles ont cédé la place à leurs rivales du championnat angolais.

Qu’est-ce qui peut expliquer un tel succès des Angolaises?

Les filles du Petro Atletico de Luanda, les Reines du handball africain.

En 20 ans, les clubs angolais ont remporté 18 Coupe d’Afrique des Clubs Champions et 7 Coupe d’Afrique des Vainqueurs de Coupes. Une véritable razzia. Cette domination est en partie le résultat de la culture du handball qui existait dans les années 1980 en Angola et que son gouvernement a décidé d’en faire un objectif de fierté nationale.  Beaucoup de fonds furent alloués pour subventionner la ligue féminine de handball, afin de la rendre à un statut de semi-professionnalisme.



Sur le terrain aussi, les encadreurs ont trouvé la formule magique pour favoriser la concurrence entre les joueuses. Ainsi, il n y a rien qui est acquis pour les anciennes vedettes, car du jour au lendemain les plus jeunes peuvent les pousser a la retraite. Cette volonté de toujours garder la suprématie pour le poste a poussé les joué angolaise a toujours se surpasser pour dominer les adversaires lors des compétitions africaines.
Les handballeuses congolaises manquent de soutien de la part du gouvernement.


Bravo quand même aux braves Congolaise du club ASEL, qui assurent leur retour sur la scène continentale malgré cette humiliante défaite. En effet, dans un milieu des sports congolais médiocre et morose ou le ministre des sports a alloué tous les crédits de son départements au football masculin, les handballeuses congolaises résistent par simple passion et talent inné pour la discipline.