samedi 6 février 2016

Un selfie des deux capitales les plus proches du monde

Kinshasa vu de Brazzaville et Brazzaville vu de Kinshasa.
Courtoisie de la page Facebook de Jaja Prince Banks.

mercredi 3 février 2016

URGENT/CHAN 2016 : la RDC est en finale !!!


La RDC vient de se qualifier pour la finale du CHAN 2016 en battant la Guinée dans un match déconseillé pour les âmes sensibles, grâce à l’épreuve fatidique des tirs aux buts. Le temps réglementaire s’est soldé sur le score de parité de 1-1, car ca s’est passé très vite. Bolingi a ouvert le score à la 105e minute des jeux des prolongations pour la RDC. 
 
Ley Matampi, l'homme du match selon la CAF.

Alors que le public congolais célébrait déjà sa victoire, l’opportuniste Sankho a  égalisé pour la Guinée à la toute dernière minute de match. Il a donc fallut attendre la séance des tirs aux buts pour voir le gardien Matampi porter le costume du héros de la fin du film pour le Congo.
Nous reviendrons avec plus de détails sur cette rencontre dans nos prochaines éditions.

lundi 1 février 2016

RDC, Eloko ya Makasi !!!

Liesse populaire dans les rues de Kinshasa, après la victoire congolaise contre le Rwanda.
Courtoisie de Radio Okapi/Ph Caniche Mukongo

La République Démocratique du Congo est une «  machine de guerre ». C’est ainsi que nous pouvons expliquer le titre de cet article, qui est tiré d’une expression populaire congolaise en lingala(la langue nationale des deux Congo). Il est important de revenir sur la liesse populaire qui a suivi un peu partout dans les villes du pays, après la victoire des Léopards sur les Amavubis du Rwanda, le samedi dernier à Kigali, lors des 14e finale du Chan 2016.
 
Entre Congolais et Rwandais il n' y a pas eu de cadeau... " Tu donnes au chien, le chien refuse".
En partant de Kinshasa, la capitale, jusqu a Beni(Extrême orient du pays), en passant par les provinces du Katanga et des deux Kivu, les Congolais sont sortis dans les rues pour jubiler. Cette victoire révèle, sans doute, une portée symbolique et politique très importante.

Premièrement, parce que le match a eu lieu dans le plus grand temple sportif du Rwanda plein comme un œuf, le stade Amahoro de Kigali, et en présence du Chef de l’État Rwandais Paul Kagamé. Les ingrédients étaient tous présents pour se payer ce malin plaisir de ruiner la fête aux Rwandais.
Gikanji, le buteur providentiel contre le Rwanda.
Ensuite, il y’a l’aspect politique que nous ne pouvons pas négliger. Entre les deux peuples, il y’a une tension qui est née depuis un moment, à cause des conflits politico-ethniques qui secouent la région des Grands-Lacs depuis au moins 25 ans.

Les soldats congolais doivent se battre pour une guerre qui leur a été imposée par les éternels conflits ethniques  des pays des Grands-Lacs.
Normalement, entre Congolais et Rwandais il ne devrait pas y avoir de conflits ni cette animosité qui anime certains esprits(surtout ceux des Congolais), car ce sont deux peuples voisins et frères depuis la nuit des temps. En outre, il faut aussi préciser que le rapport des forces entre les deux nations est tellement ridicule à comparer, au vu du grand fossé qui existe entre les deux pays.

Le Congo est 90 fois plus vaste et 100 fois plus riche que le Rwanda. La population congolaise est 7 fois plus nombreuse et beaucoup plus jeune. En matière de football, le palmarès du Congo est dix fois plus impressionnant. Comparer les deux pays serait un peu comme comparer la Ligue Majeure du Baseball Américain à la AAA. Le Rwanda a toujours été un petit pays méconnu de la scène internationale jusqu’ à ce que se produise le génocide de la minorité Tutsi du Rwanda en 1994.

La RDC est 90 fois plus grand que le Rwanda.
Ce n’est rien qu’un petit pays surpeuplé, à peine plus petit que la grande agglomération de Montréal, mais dont le surpeuplement(12 millions d'habitants) constitue aussi sa principale force. En étant plus reclus dans un petit territoire, qui ne comprend que trois groupes ethniques(Les Hutus, les Tutsis et les Batuas), c'est plus facile pour le gouvernement rwandais de planifier les programmes sociaux et de concentrer ses ressources humaines. 
Florent Ibenge, le sélectionneur congolais.
La situation de la RDC est beaucoup plus complexe pour n'importe quelle administration, même les Belges n'ont jamais réussi à administrer correctement ce grand pays d'une diversité ethnique impressionnante. C'est un pays trop gros pour maîtriser par les Congolais eux-mêmes. Ceux qui habitent dans les régions occidentales du pays, n'ont rien à voir avec les habitants de la province nord-orientale, près de la frontière sud-soudanaise, pour prendre un simple exemple.

Les Rwandais célèbrent l'égalisation.
Profitant de cet avantage naturel, administratif et ethnique, sans oublier l’importante aide militaire américaine et ougandaise, reçue pendant la guerre civile, le Rwanda en a profité pour se réorganiser.

De l’autre côté de la frontiere, l’anarchie dans laquelle se trouvait le géant Zaïre, saigné par le fatalisme du Mobutisme, leur a donné l’occasion de croire qu’ils pouvaient envahir et dominer le Congo.

Les Forces Spéciales de l'armée tanzanienne ont largement contribué à l'anéantissement du mouvement rebelle M-23.
Historiquement, entre les deux peuples il a toujours existé une relation ambivalente d’amour et de haine. D’une part, les Congolais, qui sont des grands amateurs de jupons et du teint claire de la peau, ont toujours envié les Rwandais pour la beauté de leurs femmes et de leurs hommes (surtout les Tutsis).

En dehors de la beauté, les Congolais envient les Rwandais aussi pour leur savoir-faire dans les sciences agropastorales, la gestion des affaires administratives et le sens de l’organisation. 

Bukavu, la perle du lac Kivu, a toujours été convoitée par les Rwandais.
Les Congolais n’ont jamais compris comment ces gens, démunis de toute richesse naturelle, arrivent toujours à manger sans problème, alors que les Congolais,  malgré les énormes ressources naturelles, ne mangent qu’une fois par jour depuis le début des années 80. Ainsi, plusieurs citoyens rwandais ont pu profiter de ce petit complex moral pour occuper des postes importants dans la fonction publique et des institutions politiques congolaises. Un ancien Premier Ministre (Kengo Wa Dondo) fait partis de ces dirigeants rwandophones du Congo.

La beauté de la femme rwandaise, faiblesse des Congolais.
De l’autre côté, les Rwandais ont besoin du Congo pour y aller chercher des opportunités de travail et des affaires. Ils envient le Congo pour les énormes ressources naturelles et minières que regorge leur pays. Ils envient les Congolais aussi pour leur imagination culturelle et sportive. La musique congolaise est le plateau favori des Clubs de nuit et des fêtes au Rwanda.

Cette relation d’amour et de haine qui unit les deux peuples leur a permis de toujours vivre en harmonie, malgré les méfiances. Il y’a eu beaucoup de mariages mixtes entre les deux peuples et les enfants issus des deux pays.

Le volcan du Virunga, une des attractions touristiques du Congo.

Cependant, pour restituer à l’histoire ce qui lui était dû, il était obligatoire pour les Congolais de gagner ce match. C’était aussi une manière d'envoyer un message à tous leurs voisins de la région des Grands-Lacs, que la récréation est enfin finie.

Sur le plan diplomatique et militaire, le président Joseph Kabila a réorganisé le conseil national de sécurité. L'armée congolaise a finalement pris le dessus sur les groupuscules rebelles qui sévissaient dans la région, à la solde des régimes de Kigali et Kampala. 

Un enfant congolais salue la présence d'un soldat de la paix de l'ONU.
En effet, grâce au soutien active de la Brigade d’intervention des Nations-Unies, composée par des troupes népalaises, sud-africaines et tanzaniennes, l’armée congolaise a pu tailler en pièce la rébellion du M-23 en 2013.

Un convoi de l'armée congolaise lors de l'offensive de Rutshuru contre le M-23.
Comme la paix est le vecteur indispensable pour le développement, depuis la victoire sur le M-23 l’économie de la République Démocratique du Congo n’a cessé de monter en flèche, avec une moyenne de taux de croissance de 5, 3% entre 2013 et 2015. Le record pic s’est produit en 2014 avec un taux de croissance de 8,9%.

Dans son rapport mensuel de janvier 2016, le FMI estime que cette croissance sera soutenue en 2016 à cause de la chute vertigineuse des cours du pétrole.
Les enfants congolais commencent à jouir des efforts de la paix et de la croissance économique.
Courtoisie du site de Radio Okapi.
La hausse des cours du secteur des industries extractives, le retour massif des fonds de la diaspora dans le secteur informel, plus une main d’œuvre locale jeune, dynamique et bon marché constituent la force motrice de cette économie congolaise émergente.

RDC, eloko ya makasi.
Plusieurs grands chantiers sortent des rues de Kinshasa, la capitale, et des autres grandes villes comme Lubumbashi et Bukavu. Cet essor économique s’accompagne aussi avec le renouveau du football congolais, qui commence à frapper avec une capacité déconcertante depuis les éliminatoires de la Can 2015, qui s'est poursuivi avec la 3e place obtenue lors de la CAN.

L'arrivée de Yannick Bolasie chez les Léopards suscite beaucoup d'enthousiasme au sein des jeunes footballeurs issus de la diaspora congolaise.

Avec less révélation de plusieurs joueurs binationaux de haute qualité comme Yannick Bolasie, Chancel Mbemba, Bokila ou encore le dribbleur Neskeens Kebano, plusieurs autres jeunes de la diaspora se bousculent maintenant pour porter le maillot des Léopards de la RDC. La dernière recrue en date n'est plus ni moins que le Français, d'origine du Congo-Brazza, Steven Nzonzi(FC Seville).

Tous ces faits que nous venons de citer, nous poussent à croire que cette fois-ci les Congolais peuvent dire fièrement : RDC, Eloko ya makasi!

Kin la Belle en pleine expansion économique.
La RDC a vaincu les groupes rebelles soutenus par le Rwanda, elle est en train de se redonner une santé économique et elle vient d’éliminer le Rwanda du CHAN 2016 qu’il organise. Mais la vie continue pour les deux pays frères.

Les redoutables soldats népalais contribuent fortement à la sécurité des populations de l'Est du Congo.
Les Congolais continueront à aimer les femmes rwandaises, les Rwandais continueront à danser le Ndombolo et seront toujours les bienvenus au Congo comme d’habitude. Ainsi perdurera à vie cette relation ambivalente du Je T’aime, Je te Hais…

Football-L’arrivée de Thiévy Bifouma à Reims rassure le football congolais


Après une saga rocambolesque, pleine de rebondissements et de frasques sportives, qui a vu Thiévy Bifouma changer plus de six clubs en 3 ans, voilà enfin le congolais terminer au Stade de Reims. L’ex-international Espoirs français, qui a même fait ses débuts en Ligue 1 le samedi dernier avec son nouveau club, est conscient que Reims est sa dernière chance pour jouer dans un championnat de bon niveau. 

L'attaquant de 23 ans, qui appartient à l'Espanyol Barcelone, était prêté depuis le début de la saison à Grenade, où il a peu joué. Ce contrat étrange qui le lie encore au club catalan terminera à la fin de cette saison. Il est donc important pour lui de tout donner pour chercher un futur bon contrat.

Le Congolais Bifouma a tous les atouts pour devenir une star du football international
En dépit de son talent indéniable, qui force l’admiration des observateurs, Thievy Bifouma n’a jamais pu confirmer les espoirs placés en lui. Depuis sa révélation avec l’Espanyol en 2011, lors de son triplé contre le Barça, son nom est rentré dans le calepin des recruteurs de talents.

Cependant, on n’attendait encore qu’il confirme son potentiel avec des performances plus régulières. Mais les gens ont fini par s’en lasser, y compris les dirigeants de l’Espanyol qui l’avaient fait signer un contrat professionnel de 5 ans.

Bifouma finira par se promener de club en club, de prêt en prêt, d’abord à Las Palmas, Espanyol, West Bromwich Albion, Almeria, puis Grenade. Les dernières expériences avec Espanyol et Grenade se sont terminées par des bras de fer entre le joueur et le staff technique.

Prestations herculéennes en sélection

Étrangement, cette dernière période a coïncidé avec des prestations incroyables avec la sélection nationale du Congo, qu’il a beaucoup aidé à retrouver la CAN en 2015 après 15 ans d’absence. Après seulement deux ans avec le Congo, Bifouma a déjà inscrit 14 buts sous le maillot des « Diables-Rouges », faisant de lui la star incontestable du football congolais. 

Thievy Bifouma est devenu l’icône de tout un pays qui manquait de figure sportive emblématique depuis des lustres. Tous les Congolais croisent les doigts pour que cette expérience avec le Stade de Reims soit un succès et que sa vedette puisse se relancer dans un club plus huppé.

Thiévy est une icône au Congo-Brazzaville
Bifouma napporte pas seulement que des buts et de la qualité au football congolais, il apporte aussi beaucoup de leadership. Quand on allait jouer au Niger le dernier match décisif contre des gens qui parlent beaucoup, il nous avait manqué un leader comme un Thievynho qui sait imposer du respect.  Il nous avait manqué ce joueur capable de prendre le ballon au centre du terrain et percer la défense en puissance pour ouvrir la brèche tout seul.

Voici donc le rapport de forces en présence que nous avons ciblé, qui peuvent avoir un impact significatif pour la relance professionnelle de Bifouma :

Caractéristiques du joueur 

Thiévy Bifouma Koulossa est un joueur rapide, puissant et doté d'une technique largement au-dessus de la moyenne. Ailier gauche de formation, il est souvent utilisé comme avant-centre. Sa polyvalence lui permet également d'évoluer en tant que milieu relayeur avec un profil d’ailier droit qui n’hésite pas à aller au contact physique.

Bifouma élimine le défenseur Kimwaki
C’est un bon finisseur qui frappe très bien des deux jambes, avec une puissance respectable pour son physique généreux.

Potentiel

Bifouma serait la projection parfaite de l’ancienne vedette libérienne Georges Weah, mais avec un jeu plus individualiste et trop compliqué. C’est un attaquant capable d’allier vitesse, dribble, puissance et efficacité devant les buts. Quand on passe en revue les moments forts de sa jeune carrière, on remarque qu’ il marque des buts avec une facilité déconcertante.

On l’a déjà vu plusieurs fois produire des actions dont seuls des cracks comme Messi, Weah,  l’ancien Ronaldo(Brésil) ou Di Marìa font. Par exemple, lors du troisième but de son hat trick contre le Barça en 2011,  il enrhume quatre joueurs après leur avoir choper le ballon. 
Bifouma n'a pas peur du jeu physique des Burkinabés
Lors des éliminatoires de la Can 2015 à Calabar(Nigeria), il a pris de vitesse la défense nigériane depuis le centre du terrain, puis élimine le dernier défenseur d’un crochet, avant de céder le ballon à son coéquipier Prince Oniangué pour marquer le but de l’égalisation.

Points à améliorer

 Thiévy Bifouma, à 23 ans, est encore jeune et perfectible. Mais le potentiel d’un joueur ne lui sert à rien lorsqu’il n’est jamais capable de le mettre à profit pour franchir des paliers. Il lui incombe d’améliorer les points suivants s’il veut devenir un grand footballeur dans ce business mondial :
  • Améliorer son comportement disciplinaire et apprendre à  mieux gérer son tempérament.  
  • Essayer de toujours se placer en position d’un attaquant de soutien, plutôt que de suivre le ballon partout. De cette façon, il pourrait exploiter son dribble et sa vitesse pour finir plus près des buts.
  •          Simplifier au maximum son jeu. Il a tendance à se faire plaisir avec le ballon dans les pieds, plutôt que d’être efficace pour son équipe.
  •          Développer son sens de but. C’est un bon finisseur, mais il lui manque encore ce flair de sentir le but qui s’amène. Voilà pourquoi bien souvent il ne se trouve pas au bon endroit pour recevoir la dernière place.
  •          Exploiter sa vitesse avec une meilleure lecture de jeu. Il doit savoir fixer les défenseurs tout en lisant le langage corporel du porteur du ballon (son coéquipier). Cela lui permettrait de faire des meilleurs appels de balle dans le dos des défenses et d’être plus dangereux pour l’adversaire.
Bifouma est un bon joueur, mais plusieurs fois il a du mal à peser dans le jeu à cause de sa mauvaise lecture de jeu et aussi ses lacunes dans les fondamentaux de base du foot comme faire la passe, l'arrêt de balle et le jeu de tête. Surtout ce dernier point, car il est très rare de le voir jouer le ballon de la tête pour ne pas dire qu'il le fuit.

La sélection nationale lui réussit bien parce qu’il est la principale option offensive, par laquelle tous les ballons doivent passer. Mais dans les clubs professionnels, le niveau des joueurs est beaucoup plus élevé. Tout le monde veut toucher le ballon, donc celui-ci se fait plus rare. L’efficacité de l’usage du ballon devient alors primordiale pour y survivre.

Il devrait trouver les moyens d’être un attaquant efficace avec le moins de touche de balle possible, pour le bien du football congolais et pour son propre salut.

Une compilation vidéo de ses meilleurs moments.